Gorge cœur ventre
Les bêtes arrivent la nuit. Elles sentent. Elles résistent. Avant l'aube, un jeune homme les conduit à la mort. Son chien découvre un monde effrayant qui semble ne jamais devoir s'arrêter.
Critiques
En filmant le quotidien d’un jeune homme, la réalisatrice montre certes la situation d’un travailleur précaire, marginal, bouvier vivant avec son chien. Mais elle livre surtout un rapport au monde sensible dans la relation que tisse le jeune homme avec son environnement, que ce soient les bêtes (vaches, moutons, cochons) qu’il mène à la mort, son chien, un collègue de travail, ou une amante. À partir du lieu pathétique qu’est l’abattoir, réceptacle de la peur des bêtes au sein d’une machine à tuer, Maud Alpi réalise un film à vocation profondément empathique. www.critikat.com
Il y a quelque chose de l’ordre du conte primitif dans ce voyage au cœur de la souffrance de Maud Api qui, avec son titre inspiré d’un poème de Pier Paolo Pasolini dans La Religion de notre temps, nous regarde de sa nuit noire et espionne notre monde. Celui qu’elle dépeint, et ce dès les intenses premières images dans un abattoir, c’est celui des bêtes humanisées dont on n’oublie pas le regard perdu avant la mise à mort insoutenable et des hommes animalisés. Il y a ceux qui attendent dans l’enfer et ceux qui vivent au paradis; mais, à l’arrivée, les émotions qu’elles soient heureuses, angoissées ou tristes, mettent tout le monde à égalité. Résultat, l’homme est une bête comme les autres. www.chaosreigns.fr
Jugeant certainement l’abattoir indigne de l’homme, la réalisatrice a préféré abaissé sa caméra à hauteur d’animal. Le chien de Thomas est le véritable personnage de ce film qui vous prend à la gorge, au ventre mais aussi au cœur. (...) Davantage qu’un film dénonçant l’horreur des abattoirs, Gorge Cœur Ventre adopte un dispositif très original et capte l’invisible. Construit comme un documentaire, le film va, pour notre plus grand bonheur de spectateur, lorgner vers un pur fantastique grâce à une mise en scène extrêmement pensée. (...) Grâce à une construction purement cinématographique, le film de Maud Alpi donne la parole à ceux que l’on n’entend pas et à qui notre Code Civil accordait il n’y a même pas deux ans les mêmes droits qu’à de simples meubles. www.cineseries-mag.fr