As tears go by
Ainsi vont les larmes
Petit gangster de Hong-Kong, Wah se partage entre son boulot habituel, le recouvrement de dettes, et la nécessité de protéger son acolyte, Fly, à la conduite problématique : celui-ci ne cesse d’emprunter de l’argent qu’il ne peut jamais rembourser. Mais cette vie, déjà̀ passablement déréglée, est bouleversée quand Wah doit héberger sa jolie cousine, Ngor, qui vit loin de la ville, sur l’île de Lantau. Wah entame alors un épuisant va-et-vient entre son amour naissant pour Ngor, mirage d’une vie paisible, et sa fidélité́ à son «frère» de gang, Fly, tabassé à répétition par les hommes de main d’un autre gangster, Tony. Wah devra choisir sa destinée.
*VERSION RESTAURÉE*
La projection du lundi 3 à 21h sera précédée d’un pot convivial et d’une présentation.
TARIFS SÉANCE 03/10 À 21H : 5,50 € – 4 € (TARIFS RÉDUITS)
Critiques
Sorti à Hong-Kong en 1988, présenté à la Semaine de la Critique à Cannes en 1989, le premier long-métrage signé Wong Kar-wai ne gagne pourtant les salles françaises qu’en ce mois de juin 2022, soit trente-quatre ans après sa création ! L’occasion de le regarder avec l’œil enrichi des neuf opus suivants du cinéaste, et de son parcours flamboyant. […] Ce galop d’essai est bourré de charme, agrémenté du parfum nostalgique de la fin des années 1980. La cinématographie hongkongaise est alors en plein âge d’or, et le jeune Kar-wai, jusqu’alors scénariste et script doctor prisé, prend son envol en revisitant les genres, et en renouvelant les pas de ses aînés John Woo, Ann Hui, Tsui Hark ou Patrick Tam. www.bande-a-part.fr
Dans les années 80, Wong Kar-wai est encore un employé modèle de l’industrie audiovisuelle de Hongkong qui carbure à plein régime. […] Quand on lui confie, en 1988, les clés d’un premier long métrage au titre évidemment pop, As Tears Go By (emprunté à une chanson des Stones), il respecte les codes du milieu qui l’a formé. […] Brouillon assumé, As Tears Go By est un donc drôle de film, où le futur maître reste dans le cadre serré du cinéma commercial tout en s’essayant aux figures de style qui imposeront sa signature, ralentis fulgurants, glissades temporelles, poésie euphorique et motifs musicaux déclinés de manière obsédante – une version cantonaise joliment surannée du Take My Breath Away, de Berlin. Dans ce décor changeant, Wong Kar-wai rencontre deux de ses muses, Andy Lau et Maggie Cheung, émouvante déjà. Télérama
Lorsqu’il signe As tears go by, Wong Kar-Wai n’a que 29 ans. Pourtant il réalise sans le savoir un manifeste stylistique qui préfigurera ses futurs longs-métrages. Déjà, le cinéaste semble éprouver une attirance pour les villes qu’il ne cessera de filmer à travers une esthétique riche d’une colorimétrie intense et de néons omniprésents. En se laissant transporter par les plans de Kowloon dans As tears go by, on ne peut que penser au Buenos Aires d’Happy Together (1997) ou au Hongkong des Anges déchus (1995). Cet éclairage coloré et saturé annonce déjà que la "révolution" Wong Kar-Wai sera une affaires de couleurs. Mais ce bouleversement sera aussi poétique. www.leblogducinema.com