Soy libre
Arnaud, c’est mon petit frère. Un jour, je me suis rendue compte qu’il était déjà grand. Il est né là où on ne choisit pas et cherche ce qu’il aurait dû être. Libre.
*COUP DE COEUR*
L’avant-première du samedi 5 mars à 18h30 sera suivie d’une discussion avec Laure Portier, la réalisatrice du film.
Écoutez les réactions des spectateurs et spectatrices à la sortie de la séance de SOY LIBRE par ici >>> https://soundcloud.com/ <<<
Capsule radio réalisée par les ambassadeurs et ambassadrices du Dietrich, diffusée dans l'émission Quartier Libre sur Radio Pulsar le 11/03/22.
Critiques
En filmant son frère Arnaud dans une quête de liberté après un enfermement forcé, Laure Portier lui donne également la possibilité de se libérer d’un carcan filmique qu’elle aura mis en place avec le concours du premier intéressé. Soy Libre montre au final une libération, à la fois réelle et cinématographique, en donnant l’occasion à un « personnage » de cinéma de se libérer de son film. www.rayonvertcinema.org
C’est au détour d’une réponse d’Arnaud, jeune homme dont Soy libre est le portrait, que la filmeuse signale furtivement le lien qui l’unit au filmé : une mère dépressive, violente, celle dont Arnaud raconte à quel point elle lui a fait du mal, qui est aussi la mère de la cinéaste. De leur histoire familiale commune, il ne sera rien raconté de plus, et toute l’épaisseur de leur relation, mais aussi de ce qui les tient à distance, se jouera au moment de filmer. […] Le portrait est d’autant plus impressionnant que la rébellion d’Arnaud contre son sort et contre la société se fond dans une autre rébellion : son désir de fuite et sa rage plus ou moins contenue est celle de toute une génération, la jeunesse avec laquelle il manifeste dans les rues de Lima, s’attaquant frontalement à un monde qui ne veut pas d’elle. Arnaud se sentait rejeté par la France ; il lui aura fallu ce voyage pour découvrir peut-être qu’il n’est pas seul. www.cahiersducinema.com
C’est en 2005 que Laure Portier commence à filmer son frère. Alors qu’elle entre en école de cinéma à Bruxelles, lui entre en centre éducatif fermé. Deux vies parallèles dont elle tisse les liens en plans serrés. Elle donne aussi une caméra à son frère qui documente parfois son quotidien et lui envoie des rushs jusqu’en janvier 2020. Quinze années de vie et d’images donc, qu’elle nous livre en pointillés, avec comme fil conducteur les dessins si puissants d’Arnaud Gomez. « Je n’aime pas l’idée de jouer avec la vie des gens » dit Laure Portier, et en effet, jamais elle ne tombe dans ce travers. L’écueil était pourtant là, mais ni larmoyant, ni voyeur, Soy Libre garde toujours la juste distance, le juste ton, tout en nous emmenant dans les profondeurs de ce que traverse Arnaud. toutelaculture.com