Nos années sauvages
Yuddy collectionne les conquêtes et n’en peut vite plus de ces jeunes femmes qui, à peine séduites, imaginent déjà la vie à deux, le mariage, la monogamie. Pas son truc. Exit Su, trop fleur bleue, le voilà désormais qui fréquente Leung, un peu plus affranchie – elle danse dans des night-clubs. Du coup, Su attend en bas de l’appartement de son ancien amant, inconsolable, quand surgit, prêt à la secourir, le policier de proximité qui fait sa ronde dans le Hong-Kong des années 60.
Critiques
Revoir Nos années sauvages rappelle quelle pureté de style le cinéaste avait su imposer il y a plus de deux décennies. À la fois dense, incisif et follement poétique, contemplatif et violent, il enivre par ses appels à la rêverie. Au moment de la sortie française du film, le rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, Thierry Jousse, concluait sa critique par un : « C’est ça le cinéma. » Ca l’est toujours, indiscutablement. www.iletaitunefoislecinema.com
Les personnages se croisent, se cherchent, se frôlent et se manquent. Autant d'épisodes, autant d'hypothèses qui illustrent la poursuite d'un amour idéal, un vide impossible à combler. Les personnages évoluent dans des lieux de passage et d'entre-deux désertés : entrées d'immeuble, couloirs sombres, ruelles anguleuses... La caméra glisse, nous emporte ailleurs, comme les mélodies chaloupées de Xavier Cugat en fond sonore. Entre exil pesant et souvenir fugace, Nos années sauvages donne aux êtres une présence mystérieuse et intense. Télérama