Il mio corpo
Oscar – presque plus un enfant – récupère de la ferraille pour son père qui la vend. Il passe sa vie dans des déchèteries sauvages où le reste des restes sédimente. Aux antipodes, juste à côté, il y a Stanley. Il nettoie l’église contre une hospitalité monnayée, il ramasse les fruits, mène les troupeaux, tout ce qui peut occuper son corps venu d’ailleurs. Entre Oscar, le petit Sicilien, et Stanley, le Nigérian, rien de commun en apparence. Sauf le sentiment d’être jeté au monde, de subir le même refus, la même vague écrasante de choix faits par d’autres.
En partenariat avec Filmer Le Travail, les Activités sociales de l’énergie et l’ACID. Pot convivial offert dès 20h30. La projection du film sera suivie d’un échange avec le réalisateur Michele Pennetta.
Critiques
Le rythme du film est orchestré par des plans longs, voire des plans-séquences, qui confèrent au récit son assise dans la tradition du cinéma direct. […] Ces vraies personnes, le cinéaste les a développées en personnages à la suite d’un casting de longue haleine et de beaucoup de temps passé en leur compagnie, soit plus de six mois, dont deux et demi de tournage. […] Il revient au cinéma du réel d’inventer cette zone, ce territoire d’expression, fertile sous l’influence des gestes du documentaire et de ceux de la fiction. filmexplorer.ch
Le réalisateur parvient à saisir une beauté très particulière d'une réalité sicilienne cruelle, décadente. Ces deux personnages n'auraient jamais dû se rencontrer, se croiser, mais Stanley et Oscar sont les deux réalités d'un même abandon. Le cinéaste assume sa subjectivité en déportant son documentaire à la limite de la fiction, et brisant cette frontière livre un essai d'une grande puissance poétique. Il réussit à métaboliser les émotions de ces deux êtres que rien ne relie sauf ce qu'ils racontent de notre société. Celle d'une Europe qui installe ses réfugiés là où il ne reste plus rien. lacid.org