The Black Power Mixtape
Ce documentaire retrace l'évolution du mouvement Black Power de 1967 à 1975 au sein de la communauté noire. Le film associe musique et reportages (des rushs en 16mm restés au fond d'un placard de la télévision suédoise pendant plus de trente ans), ainsi que des interviews de différents artistes, activistes ou musiciens qui sont des piliers de la culture afro-américaine.
Critiques
The Black Power Mixtape n’est pas une molle redite de la contestation afro-américaine. C’est une plongée bien plus enfouie, qui laisse un sentiment d’apnée […]. Bien qu’à première vue, il puisse nous sembler familier, l’objet est tout à fait inhabituel. Remontage d’images d’époque inédites tournées par des équipes suédoises, il s’accompagne de commentaires par des figures modernes du mouvement de défense des Noirs. Le regard est, à bien des égards, extérieur : loin de l’époque, loin du lieu, loin même des hommes qui ont conçu le premier matériau du film, ses rushes. Comme on résout un puzzle, et peut être avec une certaine prise de position, Göran Olsson reconstruit année après année les fragments de l’inconscient collectif noir américain. www.critikat.com
Partant d’un constat (la ségrégation), montrant un combat (souvent médiatique, parfois violent) et dénonçant les dégâts (la drogue épandue dans le Bronx), le docu de Göran Olsson va au fond de son sujet. Sa matière première est si riche qu’il peut dresser les portraits de nombreux activistes charismatiques de cette époque : Stokely Carmichael et Angela Davis en tête. Cette dernière […] fait l’objet d’un passage crucial du film. Göran Olsson a en effet remis la main sur un document unique qui ne sera pas moins que le point d’orgue de son film : une interview par un journaliste suédois qui la rencontre en prison, en 1972, et qui la questionne sur la légitimité d’avoir conduit des groupes armés dans sa lutte pour l’égalité. On vous laisse découvrir la réponse, mais rien que pour cette scène hallucinante, le film vaut d’être vu. On ne se prend pas souvent des claques d’une telle violence au cinéma. www.abusdecine.com
Le film associe des longues séquences filmées à l'époque avec des interviews contemporaines d'artistes et d'intellectuels montées en off. Il ne prétend ni à l'exhaustivité ni à l'objectivité. La démarche s'apparenterait plutôt à celle du chineur : à partir d'un fonds d'archives totalement oublié, Göran Hugo Olsson a décidé de ressusciter l'âme d'une époque et de ses héros. Ce qui frappe dans son film, c'est la parole, sa force, son intelligence, sa pertinence incontestable. www.lemonde.fr