Jessica forever
Jessica est une reine, un chevalier, une mère, une magicienne, une déesse ou une star. C’est surtout celle qui a sauvé tous ces enfants perdus, ces garçons orphelins et persécutés qui n’ont jamais connu l’amour et qui sont devenus des monstres. Ensemble, ils forment une famille et cherchent à créer leur propre monde.
COUP DE COEUR DIETRICH !
Critiques
Jessica Forever, le premier long de Caroline Poggi et Jonathan Vinel (vainqueurs de l'Ours d’or du court métrage à la Berlinale 2014 avec Tant qu’il nous reste des fusils à pompe), qui a clôturé la compétition Platform du 43e Festival de Toronto, place la barre des attentes assez haut et affiche clairement son intention de pulvériser les frontières classiques des conventions du cinéma d’auteur français. (…) Résolument délirant, Jessica Forever est un véritable ovni cinématographique, une curiosité mêlant fantastique (fantôme d’une morte, traqueurs robotisées), actions fulgurantes (fusillades, parachutisme, installation clandestine dans une luxueuse villa au coeur d’une île) et tempo alangui (discussions entre les membres du groupe, contact avec d’autres jeunes, idylle secrète, etc.). (…) Son audace générale, qui ne laissera évidemment personne indifférent et qui comptera sans doute de solides détracteurs et de fervents adeptes, en fait un titre potentiellement culte, ce qui pour un premier long est d’ores et déjà un succès. www.cineuropa.org
Depuis quelques années, on voit émerger en France une vague de cinéastes qui s’affranchissent des codes cinématographiques et proposent des films hors-normes, dont l’univers s’inspirent de contre-culture, du cinéma érotique et bis au jeu-vidéo. Une révolution silencieuse qui trouve peu à peu son chemin vers les salles, depuis le succès très récent des Garçons Sauvages de Bertrand Mandico. […] Pas réellement apocalyptique, mais pas non plus dénué de vie humaine, le film se tient constamment sur un entre deux, temporel comme thématique. Un réalisme magique qui s’incarne dans une esthétique un peu kitch et un jeu d’acteur anti-naturaliste, où chaque dialogue prononcé avec une voix quasi-blanche, apporte une douceur onirique à l’ensemble. www.lebleudumiroir.fr
Slalomant entre les genres sans en élire un, Jessica Forever pourrait être le songe d’un adolescent endormi entre deux cours de maths, la tête sur le pupitre, le cahier griffonné de dessins fantasy, de mecs baraqués et de créatures impossibles, de guns et de lettres d’amours vaguement griffonnées. Adolescent oui, c’est le mot : ailleurs, le terme pourrait paraître péjoratif ; mais, il prend sa signification ici, sans doute parce que cette distance astronomique avec le réel, ce romantisme casse-gueule, ce lyrisme désenchanté, tout cela a cette fragilité, cette rage bizarre, cette sonorité un peu gauche venue des tréfonds de l’adolescence. […] Un Peter Pan moderne où Peter est devenu Jessica […], déesse magique et sans âge elle aussi, qui réunit ses enfants perdus, ses bonhommes, ses monstres domptés, dont la société ne veut plus. www.chaosreign.fr
Puissant et novateur, le premier long métrage de Caroline Poggi et Jonathan Vinel redéfinit le film d’action à l’ère post-Internet à travers la guérilla d’une bande d’orphelins et de leur égérie contre des drones-tueurs. Libération.fr