Un berger et deux perchés à l’Élysée ?
L’ancien berger, Jean Lassalle, décide de se présenter à l’élection présidentielle. Ni une ni deux, Pierre Carles et Philippe Lespinasse, deux réalisateurs étiquetés « de gauche », décident de passer à l’action : ils se proclament ses conseillers de campagne, avec l’ambition secrète de révéler sa vraie nature, celle d’un révolutionnaire anticapitaliste, égaré chez les centristes depuis 30 ans ! Et si Jean Lassalle, après tout, était un Correa à la sauce béarnaise ? Contre toute attente, le montagnard se qualifie pour le premier tour ! Victoire ? Nos spin doctors pieds nickelés et leur champion ne sont pas au bout de leurs surprises...
Critiques
Quels points communs l’insolent réalisateur néo-marxiste et son coréalisateur, spécialiste de l’art brut, peuvent-ils bien avoir avec Jean Lassalle, berger pyrénéen, souverainiste de droite et truculent animateur de fin de banquets ? Parachutés un peu malgré eux directeurs de campagne d’un candidat pas encore qualifié au premier tour de la présidentielle, les deux compères sentent que leur mission leur échappe. En choisissant de mettre en scène leur échec annoncé, ils réussissent un portrait tendre mais sans concession de Lassalle. www.telerama.fr
Entre le making-of, le work in progress et l’histoire qui se raconte en temps réel, ce documentaire est inclassable. Pas grave, cette forme hybride fonctionne formidablement bien. (…) Dans ce portrait en triptyque, Pierre Carles et Philippe Lespinasse deviennent incontestablement des personnages de leur propre film. Une voix off vient parfois prendre le relais, contextualiser et témoigner de leur désarroi par rapport au projet de départ. Mais de ce désarroi naît une chose bien plus belle, un portrait d’un homme simple et vrai et de deux réalisateurs engagés qui veulent croire coûte que coûte qu’un candidat du peuple, de la France rurale peut accéder à la présidence. Un autre monde devient possible. Jusqu’à la désillusion, les querelles de chapelles, les discordances, celles qui font que tout évolue si lentement mais que rien n’est perdu tant que perdure la foi en l’humain. Et si ce film a une vertu, c’est bien celle-ci : nous redonner confiance, vigueur et humanisme. www.leblogducinema.com