Scum

De Alan Clarke
Ray Winstone, Mick Ford, Julian Firth
Grande-Bretagne - 1979
1h38
drame
VOST
diffusion : 2016
P

Angleterre, années 1970. Trois jeunes, Carlin, Davis et Angel arrivent dans un borstal, un centre de détention pour mineurs. Ils ont peur. Ils ont raison, car ils vont connaître l'enfer. Dans le centre, c'est la loi du plus fort, la loi du plus méchant, le règne de la terreur et de l'humiliation. Pris dans l'engrenage infernal d'un système sans issue, Carlin, Davis et Angel n'ont plus qu'un but : survivre.

Version restaurée.

Critiques

  • Le sujet ce sont les « borstals », centres de détention pour mineurs (jusqu’à 21 ou 23 ans) présents sur le territoire britannique de 1902 à 1982, gérés par du personnel pénitencier et qui ferait passer nos centres de redressement pour des établissements du Club Med. Des lieux terribles sur le modèle des prisons pour adultes, tout aussi durs, soit un sujet en or pour Alan Clarke, descendant direct du cinéma radical de Ken Loach (période 70’s), en plus violent encore. Logiquement censuré sous le règne de Margaret Thatcher, Scum est une de ces oeuvres rares sur la jeunesse, ultra-radicale sur le fond comme sur la forme, qui enterre à peu près tout ce qui a été fait ensuite sur ce genre d’établissement et qui se pose presque en égale d’Orange Mécanique. Une claque monumentale comme on n’en prend que très peu souvent. www.filmosphere.com

  • Alan Clarke apparaît aujourd’hui comme un des cinéastes majeurs de l’Angleterre de la fin des années 1970 et des années 1980. Pourtant, il aura fallu attendre 2003 pour que la France le remarque : alors qu’Elephant remporte la Palme d’or, on découvre que le film de Gus Van Sant est un remake d’un moyen métrage d’Alan Clarke diffusé en 1989 sur la BBC (…). Si le Britannique a presque exclusivement travaillé à la télévision, son œuvre est d’une radicalité et d’une exigence rares. Scum est un des seuls films que la BBC censura et que Clarke retourna pour les salles obscures. Empreint d’un no future angoissant, il s’affirme à la veille de la période Thatcher comme un des piliers du nihilisme punk. www.critikat.com

  • Alan Clarke n’explique rien. Et ne propose aucune solution. Il se contente, sur un ­mode quasi documentaire, de montrer ce qu’il a sous les yeux. C’est-à-dire, de film en film (Made in Britain, Elephant), une ­société britannique devenue une véritable war zone – « une zone de guerre ». Les causes sont partiellement connues : l’Angleterre est déchirée par la crise économique et les inégalités sociales. Mais, en un sens, ce n’est pas son problème : Alan Clarke n’est pas un idéologue. C’est une violence ontologique, une monstruosité « naturelle » de l’homme qui semble l’intéresser. À ­côté de ses films, l’œuvre entière de Ken Loach aurait presque un petit air de production Disney. www.telerama.fr