L'étrangleur

De Paul Vecchiali
Jacques Perrin, Julien Guiomar, Eva Simonet
France - 1972
1h33
drame
VF
diffusion : 2015
E
P

Émile est un jeune homme marqué par un terrible traumatisme : plus jeune, il assiste à un meurtre par strangulation sur une jeune femme en larmes avec une écharpe blanche. Aujourd'hui trentenaire, Émile reproduit ce meurtre sans se rendre compte de l'horreur de son acte et compte cinq victimes à son actif. L'inspecteur Simon Dancrey suit la piste du meurtrier et se fait passer pour un journaliste auprès d'Émile afin de le prendre au piège.

Critiques

  • On pourrait rapidement s’étendre en lieux communs et dire du film qu’il est un parfait condensé des obsessions du cinéaste, tant dans sa manière d’appréhender la frontière ténue entre bien et mal que dans son goût prononcé pour traquer le désir à la marge. Mais l’atmosphère si particulière qui se dégage de ce second long-métrage de Vecchiali ne doit pas être réduite à une synthèse car ce qui fait la valeur de chaque film du cinéaste, c’est le plaisir manifeste qu’il prend à nous raconter des histoires – souvent basées sur des faits sordides – en les transcendants grâce à la douceur de son regard. (…) L’Étrangleur existe quelque part entre amoralité et conscience du conformisme, réussissant le pari totalement fou de transformer la laideur en œuvre d’art. www.critikat.com

  • Ce vrai-faux film de genre, décalé mais refusant le deuxième degré, baigne dans un univers étrange et familier à la fois, et le folklore du cinéma populaire des années 30 à 50 s’y associe à un réalisme quasi documentaire, le Paris de la fin des années 60 y étant à la fois observé avec exactitude et totalement réinventé. Vecchiali est ici très proche de Jacques Demy, autre amoureux de Bresson et de Danielle Darrieux.  L’un et l’autre cultivent le goût de la tragédie joyeuse, du naturalisme à paillettes et d’un humour exquis et déroutant (...). Incompris par le public des salles d’art et essai en pleine période Mao, mais franc succès lors d’une reprise en salle de boulevards, L’étrangleur est une de ces oeuvres singulières et précieuses qui jalonnent ce qu’on est tenté d’appeler l’histoire parallèle du cinéma français, si riche en chefs d’oeuvre secrets et à contre-courant des modes ; des films signés Vecchiali, Biette, Gilles, Pollet, Guiguet ou d’autres encore et adressés à un public populaire qui avait déjà déserté les salles. www.avoir-alire.com