THE IMMIGRANT

De James Gray
Marion Cotillard, Joaquin Phoenix, Jeremy Renner
USA - 2013
1h57
drame, historique, romance
VOST
diffusion : 2013
P

1921. Ewa et sa sœur Magda quittent leur Pologne natale pour la terre promise, New York. Arrivées à Ellis Island, Magda, atteinte de tuberculose, est placée en quarantaine. Ewa, seule et désemparée, tombe dans les filets de Bruno, un souteneur sans scrupules. Pour sauver sa sœur, elle est prête à tous les sacrifices et se livre, résignée, à la prostitution. L’arrivée d’Orlando, illusionniste et cousin de Bruno, lui redonne confiance et l'espoir de jours meilleurs. Mais c'est sans compter sur la jalousie de Bruno...

Critiques

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    Le virage sentimental entamé par Two Lovers, laissant une place très faible au polar – qui représentait jusqu’alors le cœur du récit grayien –, se retrouve clairement prolongé dans The Immigrant, puisqu’il est à nouveau question de triangle amoureux, et plus précisément d’affections inconscientes et inavouées. (…) À l’aide de la sublime photographie de Darius Khondji (Seven, My Blueberry Nights, Amour), le cinéaste capture avec chaleur ce New-York des bas-fonds, crasseux et malsain, où s’entassent les populations les plus pauvres, souvent immigrées et dont les femmes sont généralement forcées à l’horreur de la prostitution. Le pétillement de l’image rend un bel hommage aux plus grandes productions américaines du siècle dernier tout en restant très contemporain. C’est de ce parfait équilibre entre tradition et modernité que The Immigrant tire sa plus grande force, rendant son discours politique presque anachronique. www.avoir-alire.com

    The Immigrant, malgré ses allures d’épopée en costumes, malgré tout son symbolisme religieux, ne vise et n’atteint jamais la grandiloquence ; il lui préfère le murmure délicat d’une tragédie austère mais pas moins déchirante. Même dans sa reconstitution historique, il fait le choix de la sobriété : les années 20, où s’ancre le récit, sont figurées dans un dépouillement extrême par des images d’un New York en lambeaux, grouillant et boueux, à peine entré dans sa période moderne. (…) James Gray déploie un mélodrame minéral, d’une simplicité absolue, tant dans sa mise en scène au classicisme racé, saisie dans l’envoûtante photographie mordorée du chef opérateur Darius Khondji, que dans sa direction d’acteurs ou la conduite de ses émotions. Il y a quelque chose d’à la fois très doux et tourmenté dans ce récit de rédemption. (…) Jusqu’à quel point l’innocence peut-elle résister à la corruption des hommes au cœur de poison, à leur désir de pouvoir ? Doit-on sacrifier ses premiers idéaux pour survivre ? Ce sont les questions, infiniment contemporaines, qui hantent le film jusqu’à son terme (…). Et nous laisse terrassé par la majesté si tranquille d’un cinéaste au sommet. www.lesinrocks.com

    Film après film, James Gray poursuit son exploration des fondations d’une Amérique nourrie de différentes cultures. Toujours à travers le prisme de la tragédie antique, les êtres se croisent, s’aiment et se déchirent, les familles y sont sources de renaissance ou d’extinction. Avec The Immigrant, il signe un portrait historique flamboyant autour d’un triangle amoureux, et sans doute un de ses plus beaux films. Une chose est certaine, son ambition a fait un bond en avant, même s’il reste fidèle à tout ce qui nourrit son cinéma depuis Little Odessa. www.filmosphere.com