Border

De Ali Abbasi
Eva Melander, Eero Milonoff, Jörgen Thorsson
Prix Un Certain Regard (Cannes 2018)
Suède, Danemark - 2018
1h48
drame, fantastique
VOST
diffusion : 2019
S
P

Tina, douanière à l’efficacité redoutable, est connue pour son odorat extraordinaire. C'est presque comme si elle pouvait flairer la culpabilité d’un individu. Mais quand Vore, un homme d'apparence suspecte, passe devant elle, ses capacités sont mises à l'épreuve pour la première fois. Tina sait que Vore cache quelque chose, mais n’arrive pas à identifier quoi. Pire encore, elle ressent une étrange attirance pour lui...

Critiques

  • Le cinéaste interroge, comme rarement, à la manière d’un drôle de thriller non genré, d’un conte à la fois naturaliste et fou, les notions d’humanité et d’animalité, et leurs frontières (« Gräns », comme le titre original, en suédois). Il adapte un roman de John Ajvide Lindqvist, l’auteur suédois qui avait déjà inspiré le remarquable Morse de Tomas Alfredson, où le vampirisme prenait des formes quotidiennes. Ici (mais, pas question de spoiler), une autre figure mythologique, passe pour être, non pas l’avenir de l’homme, mais à la fois son bourreau, et sa forme la plus pure. Car si la nature humaine est monstrueuse, il ne reste, peut-être, que les monstres pour nous faire la leçon… www.telerama.fr

  • Ali Abassi, qui signe ici son second film après Shelley, interroge le regard que la société peut porter sur des êtres radicalement différents. En voyageant du film fantastique à la romance, en passant par le polar, le cinéaste, qui s’appuie sur des personnages complexes, surprend et déstabilise en permanence ses spectateurs. Développant en outre des thématiques (la maternité, les personnages en marge) déjà présentes dans son premier film, il fait preuve d’une constance qui donne envie de connaître la suite de sa trajectoire. www.bande-a-part.fr

  • Ce film, qui met l’humanité au défi de la monstruosité entre dans la catégorie d’un fantastique familier à la manière du récent Les Bonnes Manières, des Brésiliens Juliana Rojas et Marc Dutra (mythe du loup-garou, conte de fées et lutte des classes). Autant dire qu’il inquiète en même temps qu’il émerveille, qu’il n’est pas dépourvu d’une singulière beauté, et qu’il ne cesse de dérouter, au meilleur sens de ce terme. www.lemonde.fr