Belladonna
L’histoire s’inspire des légendes médiévales autour de la sorcellerie. Une paysanne nommée Jeanne est violée par son seigneur, n’ayant pu obtenir le droit de se marier avec son amour, Jean, faute d’argent. Tous deux sont chassés du château, mais leur amour n’est plus le même et Jean la dédaigne. Un démon séduit alors Jeanne et en fait une sorcière puissante et désirée. Métamorphosée, elle se réfugie dans une étrange vallée, la Belladonna…
Séance unique le jeudi 25 avril à 20h30 pour notre anniversaire : En route pour les 40 ans #4 !
Critiques
Belladonna (...) est librement inspiré d’un essai de Jean Michelet : La Sorcière, sorte de conte libertaire parcourant les thèmes de la féminité et de la sorcellerie au Moyen-Âge. (...) Oscillant entre volutes Klimtiesques et monstruosités quasi-cubiques, Belladonna est hypnotique, violent, et plein de volupté... (...) Dans une série d’éclats oniriques, articulés – à l’instar de l’hétérogénéité de l’ensemble - par une bande-originale grevée de leitmotivs déchirants et de morceaux allant de l’acid-jazz au rock psychédélique (et par les voix des illustres Aiko Nagayama et de Tatsuya Nakadai, rompant avec la rigidité de l’animation), Belladonna propose au spectateur un torrent de passion. Dans un Moyen-Âge régi par la mort, où tout ne semble être que violence, famine et maladie, l’émancipation graduelle d’une femme entraînant dans son sillage un petit peuple tyrannisé et rongé par l’obscurantisme enfante une œuvre d’une beauté prodigieuse, dans laquelle l’ignominie du viol et les bacchanales orgastiques parviennent à être retranscrites avec lyrisme… (...) Sublime à jamais. www.avoir-alire.com
Longtemps introuvable, (...) c’est un film définitivement hors-normes, érotique, musical, aventureux et parfois grave, qui n’a pas vraiment d’équivalent. (...) Tout, dans Belladonna, est affaire de transmutations et de changement. Du conte médiéval au pop art, de l’homme à la bête, de symboles en magies, du tableau statique aux ondulations du désir, de la simple paysanne à la magicienne respectée… La force érotique des sorcières est annonciatrice de bouleversements sociaux, et le démon est, dans le scénario de Fukuda (intellectuel fortement engagé à gauche), symbole de révolution. Car Belladonna est porteur, en accord avec l’ouvrage dont il s’inspire, d’un message féministe d’émancipation. Le martyre de Jeanne y est dépeint avec une cruauté certaine, mais il n’est pas vain : la conclusion terrible du film fait de celle-ci l’annonciatrice des combats progressistes à venir. www.culturopoing.com