Un jour si blanc

De Hlynur Palmason
Ingvar Eggert Sigurðsson, Ída Mekkín Hlynsdóttir, Hilmir Snær Guðnason
Prix de la Révélation (Semaine de la critique, Cannes 2019) / Prix d'Interprétation masculine (Festival Premiers Plans, Angers 2020)
Islande, Danemark... - 2019
1h49
drame
VOST
diffusion : 2020
P

Dans une petite ville perdue d’Islande, un commissaire de police en congé soupçonne un homme du coin d’avoir eu une aventure avec sa femme récemment décédée dans un accident de voiture. Sa recherche de la vérité tourne à l’obsession. Celle-ci s’intensifie et le mène inévitablement à se mettre en danger, lui et ses proches. Une histoire de deuil, de vengeance et d’amour inconditionnel.

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.

Critiques

  • À l’image du protagoniste, partagé entre une gosse espiègle et un fantôme adultère, le film est tiraillé entre plusieurs registres et humeurs, qui en font tout le prix : sa mélancolie scandinave va de pair avec un humour pince-sans-rire, tandis que sa violence semble constamment atténuée, voire absorbée, par le paysage. De même, sa forme extrêmement maîtrisée, aux cadres d’une précision parfois glaciale, est aérée par des digressions étonnantes laissant s’engouffrer un peu de naturel et de joie, tels ces petits chevaux entrant inopinément dans la maison d’Ingimundur. next.liberation.fr

  • On n’arpente pas le sentier de la franche gaudriole (on n’est pas trop chez Jean-Marie Poiré) et on erre vers les routes mystérieuses, pleines d’énigmes et d’embûches chères à notre très cher David Lynch avec ce leitmotiv : ne passons pas à côté des choses compliquées. Pas d’épigone, pour autant. Il y a bien un clin d’œil voyant dans l’incipit de Un jour si blanc qui renvoie à celui de Fargo des Coen bros qui montrait une voiture progressant dans la brume blanche. Mais c’est un simple signe d’appartenance,, suggérant que le film va fonctionner selon le même principe de l’avancée à l’aveugle dans un brouillard blanc. […] Cette enquête policière se mue en une (en)quête existentielle, face au vide, au manque, au trouble. […] Et le film d’imperceptiblement nous plonger dans un trip psychotique de la plus belle allure. www.chaosreign.fr

  • Hlynur Palmason, le réalisateur, nous avait tapé dans l’œil avec son très beau Winter Brothers. A White, White Day est moins spectaculaire esthétiquement, mais beaucoup plus puissant. Difficile, en effet, de ne pas être touché par ce deuil impossible au cœur du film. Grâce à la performance remarquable d’Ingvar Eggert Sigurosson, tout en désespoir retenu, Palmason parvient à rendre tangible la déchirure de l’être absent, sans sortir les violons et les gros sabots. Face à la révélation adultérine, Ingimundur perd progressivement sa carapace. […] Jamais le film ne perd une forme de simplicité tant dans sa mise en scène que dans le portrait touchant de l’ensemble des personnages. Contrairement à ce que peut laisser croire ma prose jusque-là, on rit en fait souvent devant A White, White Day ; un rire doux et délicat qui accompagne Ingimundur et sa petite-fille. Et c’est parce que ces sentiments si durs se développent dans des vies si simples qu’ils sont puissants et emportent le spectateur. www.cinematraque.com