Sous-sols

De Ulrich Seidl
Autriche - 2014
1h22
documentaire
VOST
diffusion : 2015
P

C’est un film qui parle des gens et des caves, et de ce que les gens font dans leurs caves. C’est un film sur les obsessions. C’est un film sur une fanfare et les airs d’opéra, sur les meubles qui coûtent cher et les blagues désuètes, sur la sexualité et les salles de tir, sur la santé et le nazisme, sur les fouets et les poupées.

Avertissement : des scènes, propos ou images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.

Critiques

  • Après une brillante parenthèse dans la fiction avec Dog Days, Import/Export ou la trilogie Paradis, Ulrich Seidl revient à ses premières amours, le cinéma documentaire, avec son approche très singulière du médium et ses tableaux vivants où chaque détail est arrangé méticuleusement. Plongée dans l’Autriche secrète avec une galerie de grotesques que n’auraient reniée ni Sherwood Anderson ni Diane Arbus, cet exercice brillant, souvent tragicomique, bénéficie d’un montage d’une musicalité hypnotique. (…) C’est là son grand talent : malgré l’artificialité des décors, le regard de cinéaste faisant de toute chose un dispositif, [Seidl] parvient à travers ses portraits de personnages en marge à nous en révéler toujours plus sur cette énigme qu’est l’humain. www.avoir-alire.com

  • Plus qu’un catalogue de bizarreries, Sous-sols (…) décrit finement un monde renversé où l’anormal est la norme et où l’ordinaire devient risible. C’est une bonne idée, la cave. Le cinéma a des trucs à y faire. Fermée, isolée de la lumière extérieure, loin des bruits de la rue, elle est un lieu propice au fantasme, comme la salle de projection. Mais qui peut croire que c’est ça qui nous pousse à regarder un film dédié au sous-sol ? L’excitation à l’idée de découvrir Sous-sols tient à des raisons bien moins glorieuses intellectuellement : la promesse de voir le pire du pire d’un pays (un exploit inédit, mine de rien, parce qu’il s’agit de transformer en exhibitionnistes des personnes faisant leurs trucs à l’abri des regards) et la garantie que celui qui nous sert de guide ne prendra pas de pincettes. (…) Seidl s’avère toutefois suffisamment honnête pour dire que tout n’est pas pourri sous la maison. Il fait aussi des portraits de gens ordinaires, en situation, des plans larges, frontaux et longs, sur des personnes raides comme des piquets. Ne descendez pas à la laverie quand Ulrich Seidl filme, il réussirait à vous faire passer pour un débile profond ! www.accreds.fr