Parasite (Version noir et blanc)

De Bong Joon-Ho
Avec Song Kang-Ho, Cho Yeo-jeong, So-Dam Park
Palme d’or, Prix des Cinémas Art et Essai (Cannes 2019)
Corée du Sud - 2019
2h12
comédie, drame
VOST
diffusion : 2020
P

Toute la famille de Ki-taek est au chômage, et s’intéresse fortement au train de vie de la richissime famille Park. Un jour, leur fils réussit à se faire recommander pour donner des cours particuliers d’anglais chez les Park. C’est le début d’un engrenage incontrôlable, dont personne ne sortira véritablement indemne...

 

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Critiques

  • Bong Joon Ho l'avait rêvé. Le succès mondial de Parasite le lui a permis ! C’est ainsi que vous allez pouvoir découvrir le film dans une version en noir et blanc, intégralement revue, corrigée et étalonnée sous la supervision de Bong Joon Ho et de son chef opérateur, Hong Kyung-Pyo. " Il sera fascinant de voir comment l'expérience de visionnage change lorsqu'un film identique est présenté en noir et blanc. J'ai regardé la version en noir et blanc deux fois maintenant, et parfois le film ressemblait plus à une fable et me donnait l'étrange impression de regarder une histoire ancienne. La deuxième fois que je l'ai regardé, le film m'a semblé plus réaliste et plus tranchant, comme si j'étais coupé par une lame. Il mettait également en valeur les performances des acteurs et semblait tourner davantage autour des personnages." (Bong Joon Ho) Le Dietrich

  • Bong Joon-ho réinvente le classique "film de maison", avec ses relations vénéneuses entre servants et employeurs, et fabrique un thriller au rythme fou, sans rien perdre de son regard attentif sur la société coréenne. […] Tout le génie de Bong Joon-ho réside dans ce mélange de genres qu’il organise subtilement, là où beaucoup de réalisateurs auraient créé des points de ruptures brutaux (c’est notamment le cas de Jordan Peele, aux États-Unis). S’embarquer dans Parasite, c’est accepter de se perdre dans ses repères cinéphiliques et moraux. C’est accepter de s’amuser d’une comédie sociale, sans avoir peur d’assister en même temps à un thriller cruel et haletant, tout en ne l’ayant pas vu venir. www.avoir-alire.com

  • Parasite impressionne par son écriture d’une fluidité remarquable, qui glisse sans prévenir à la croisée des genres. La comédie laisse place à une satire sociale grinçante, où la menace provient de l’intérieur. Et la maison d’architecte se mue alors en un inquiétant labyrinthe, où chaque recoin cache de lourds secrets. (...) Bong Joon Ho retrouve de sa superbe, après un dernier film en demi-teinte, mélangeant habilement les gens dans une satire percutante. L’humour tranche avec la violence de son propos politique, pour un résultat aussi drôle que glaçant. Un bijou noir qui [méritait] d’être récompensé. www.lebleudumiroir.fr

  • Entre drame social venimeux, suspense domestique et thriller, le film entraine le spectateur dans une folle sarabande et, façon allégorie politique, décrit un monde, le nôtre, où la cohabitation pacifique entre les classes sociales, mise à mal par la déshumanisation ultra libérale, relève de la douce utopie. Aussi puissant sur le fond, d’une lucidité extrême, que sur la forme, constamment inventive, un grand film qui, au nez et à la barbe des favoris, [pouvait et devait] se retrouver très haut au palmarès du Festival de Cannes. www.marianne.net

  • On se prend une claque. Une belle claque, pas désagréable, assez rare. Que ce soit au niveau de la mise en scène, de la photographie, de la lumière, du montage (certaines transitions sont ahurissantes), le film est, sur la forme, quasiment parfait : c’est fluide, efficace, sans trop d’artifices. […] La lutte des classes, un thème cher au réalisateur, est illustrée à travers un scénario énervé – oui, "énervé". L’année dernière, le jury de Cannes avait donné une Palme d’or très méritée à Une Affaire de Famille de Kore-eda, qui parlait aussi à sa manière des oubliés de la société. Mais alors que le Japonais présentait les choses avec une certaine tendresse déchirante, le Sud-Coréen préfère mettre en scène les sentiments d’injustice d’un côté et d’impunité de l’autre, dans une société de plus en plus inégalitaire. Reste à savoir : qui sont les fameux "parasites". Cette pauvre famille vivant sous terre, dans des égouts comme des cafards, et prête à tout pour remonter à la surface ? Ou cette autre famille, dont la richesse matérielle a enlevé tout bon sens et indépendance, qui ne peut vivre sans une armée de domestiques et ne se rend pas compte de l’indécence de son comportement ? Rien n’est moins sûr. www.konbini.com