Factory

De Yuri Bykov
Denis Shvedov, Vladislav Abashin, Andrey Smolyakov
Sélection Festival du film policier (Beaune 2019)
Russie, France - 2018
1h49
drame, policier
VOST
diffusion : 2019
P

Réagissant à la vente frauduleuse de leur usine, plusieurs ouvriers décident d’enlever l’oligarque propriétaire des lieux. Ils sont menés par “Le Gris”, un ancien des forces armées. L’enlèvement tourne à la prise d’otage, et, rapidement, la garde personnelle du patron encercle les lieux.

Critiques

  • Alors que le coréen Parasite cartonne actuellement en salles, Factory fait lui aussi dans l’opposition des classes mais en évacuant tout humour noir pour y préférer une atmosphère lourde et anxiogène où le capital se rebelle contre les patrons sans scrupules. Et Factory de dresser un portrait sombre de la Russie d’aujourd’hui où les modestes ouvriers sont condamnés à végéter dans leur marasme de pauvreté pendant que les plus puissants se régalent sur leur dos. À lire, on pourrait croire à une critique acerbe du capitalisme ricain mais non, le film de Bykov montre en filigrane que la Russie communiste d’aujourd’hui ne vaut finalement pas mieux que le modèle économique de son ennemi juré. Poutine appréciera. Mais attention, il ne s’agit pas de penser que Factory n’est qu’un énième film social cérébralo-pompeux. Derrière ce discours virulent, Bykov signe aussi un thriller haletant et très efficace, qui sait relancer constamment son suspens en remodelant sur histoire au gré des événements qui le traverse. mondocine.net

  • Factory est une plongée passionnante dans ce qui se révèle être une lutte des classes plus profonde qu’il n’y paraît, où le spectateur peut choisir le camp qu’il veut à chaque instant. Le film pose des questions précises pour développer des thématiques très pertinentes dans une société portée par des classes supérieures, faisant souffrir les classes inférieures. Bykov met en scène un long à la Bong Joon-Ho (Parasite, Snowpiercer, …) façon russe, particulièrement moderne et libérateur. C’est là une très bonne surprise, rythmée et calibrée pour frapper juste et fort. leschroniquesdecliffhanger.com

  • S’il n’est pas le plus reconnu des cinéastes russes en activité, Yury Bykov demeure un des plus excitants, dont le formidable The Major avait asséné en 2013 une leçon d’intensité à La Semaine de la Critique 2013. C’est avec une colère intacte qu’il aborde de nouveau les thèmes de la corruption et de la prédation institutionnalisée dans les décombres de l’URSS, avec Factory. [...] Osant des échappées vers une forme de théâtralité, quand il transforme son décor industrieux en opéra de la désolation soviétique, pour mieux offrir des séquences de pur suspense distillant une angoisse sourde, Bykov impressionne constamment. www.ecranlarge.com