L'invasion des profanateurs de sépulture

De Don Siegel
Kevin McCarthy, Dana Wynter, Larry Gates
USA - 1956
1h20
science-fiction
VOST
diffusion : 2015
P

Des habitants d'une petite ville des États-Unis sont victimes d'une étrange psychose et prétendent que des membres de leur famille ou leurs amis ont été dépossédés de leur identité...

Critiques

  • Parce qu’il tait les motivations réelles du mal et donc ses solutions, L’Invasion a généré de multiples interprétations, comme la peur écologique, les dégâts de la science. Si le film a perdu dans le contexte actuel sa pertinence comme métaphore de la crainte du communisme, sa dimension philosophique convainc toujours, justement parce qu’elle génère une angoisse plus ontologique en posant la question de l’être, de la condition humaine. Que font ces envahisseurs si ce n’est voler le corps de leurs hôtes – c’est d’ailleurs le sens du titre original, Invasion of the Body Snatchers –, pour s’y implanter en tuant leurs âmes ? Cette expression des craintes de l’homme sain d’esprit face à la menace de la dépersonnalisation, thème allégorique de la science-fiction, est portée ici à son paroxysme, sans détours. Le végétal – les clones « naissent » dans des cosses – réduit l’homme au végétatif, le prive de sentiments, de libre-arbitre. www.critikat.com

  • L’invasion des profanateurs de sépultures est un véritable cauchemar éveillé qui emprunte la mécanique inverse des terreurs nocturnes puisque les personnages doivent s’abstenir de sommeil pour survivre, logique cauchemardesque intelligemment reprise par Wes Craven pour son boogeyman Freddy Krueger des années après. La pellicule se distancie des autres créations science-fictionnelles des 50’s qui choisissaient de mettre en scène une invasion extraterrestre plus spectaculaire afin de suggérer de manière univoque l’emprise maccarthyste. Siegel préfère aux fastueuses soucoupes volantes et à leurs rayons destructeurs une invasion insidieuse qui exploite une paranoïa totale de la part du héros qui ne peut se fier à personne et voit même celle qu’il aime rejoindre le camp des « asentimentaux ». D’ailleurs, la critique du cinéaste s’adresse davantage à l’uniformisation de la population américaine post-seconde guerre mondiale qui aspirait à une utopie du citoyen X et finissait par devenir la copie conforme de son voisin. www.cinemafantastique.net