The intruder

De Roger Corman
William Shatner, Frank Maxwell, Beverly Lunsford
VERSION RESTAURÉE
USA - 1962
1h24
drame
VOST
diffusion : 2018
P

Caxton, petite ville du sud des États-Unis, dans les années 1950. Un homme en complet blanc descend d’un car, valise à la main, et se rend à l’hôtel le plus proche. Il se nomme Adam Cramer et travaille pour une organisation « à vocation sociale ». Ce n’est pas un hasard s’il se trouve à Caxton, la ville ayant récemment voté une loi en faveur de la déségrégation, autorisant un quota d’élèves noirs à intégrer un lycée fréquenté par des blancs. Adam Cramer souhaite enquêter auprès des habitants pour savoir ce qu’ils pensent de cette réforme. Cet homme charismatique et beau parleur va rapidement semer le trouble dans la ville…

La projection du lundi 5 novembre à 21h sera précédée d’un pot convivial (à 20h30) et d’une présentation par Frédéric Breillat, membre du conseil de programmation du Dietrich.

Film soutenu par Amnesty International France.

Critiques

  • Corman propose, à travers le portrait d’un démagogue, une réflexion d’une troublante actualité sur cette relation assez singulière et perverse qu’entretient le peuple américain avec le vrai et le faux, la « vérité » du bon peuple contre les « mensonges » d’un État fort qui siège à Washington. À l’heure des « fake news », The Intruder replace l’actuelle ploutocratie américaine façon Trump dans une histoire longue et ancienne, celle du pays qui donne des leçons de démocratie au monde entier tout en occultant la violence et les conflits sur lesquels lui-même s’est construit. www.critikat.com

  • Du cinéaste, grand manitou du cinéma de série B (voire Z), on connaît moins la fibre sociale et contestataire. C’est que The Intruder, puissant brûlot antiraciste sorti en 1962, fut l’un de ses rares échecs commerciaux.  […] Pourtant, The Intruder est peut-être l’une des œuvres les plus abouties de son auteur. Désireux de s’éloigner du cinéma de genre, Corman s’empare du sujet, alors brûlant, de la ségrégation dans le sud des États-Unis et signe un film politique efficace, rehaussé par une mise en scène au cordeau, d’où rien ne dépasse. www.lesinrocks.com

  • Fidèle à ses idéaux contestataires et à sa sympathie pour les marginaux, Roger Corman a réussi un film politique de haute volée. Le scénario est un modèle du genre. On le doit à Charles Beaumont, auteur de science-fiction qui adapte ici son propre roman […]. La caméra, placée dans des angles impossibles, comme souvent chez Corman, scrute des personnages extrêmement bien écrits, aux fêlures et réactions inattendues. Jamais tout noir ou tout blanc. Le tout ficelé en quatre-vingt-deux minutes seulement. Du grand art. Et sans véritable équivalent dans la production de l’époque, le début des sixties, où Hollywood ne brillait pas encore par son audace politique. www.telerama.fr